Alors que viennent de débuter les consultations
organisées par le gouvernement sur la réforme des retraites, 14
organisations de jeunesse, syndicales (dont la CGT, la FSU), politiques
ou associatives viennent de lancer un appel dans lequel elles refusent "une
réforme qui se traduirait par un allongement de la durée de cotisation
et une baisse des pensions. Une réforme juste et favorable aux jeunes
est possible, mais pour cela le gouvernement doit se démarquer des
conclusions du rapport Moreau."
Ces organisations protestent notamment contre l’allongement de la durée de cotisation. Une mesure "d’autant plus incompréhensible
qu’elle allongerait encore les files d’attentes à Pôle Emploi en maintenant des salariés plus âgés en activité."
Les quatorze premières organisations signataire de l’appel revendiquent :
la validation des années de formation dans le calcul des retraites ;
la prise en compte des périodes d’apprentissage, de stages, et leur règlementation, afin qu’ils ne constituent pas des emplois déguisés ;
la prise en compte des périodes d’inactivités forcées, périodes où les jeunes cotisent de manière inégale.
Les quatorze premières organisations signataire de l’appel revendiquent :
la validation des années de formation dans le calcul des retraites ;
la prise en compte des périodes d’apprentissage, de stages, et leur règlementation, afin qu’ils ne constituent pas des emplois déguisés ;
la prise en compte des périodes d’inactivités forcées, périodes où les jeunes cotisent de manière inégale.
Le vieillissement de la population et
surtout le chômage de masse mettent notre système de retraite en
danger. Depuis 2010, l’âge légal de la retraite est en train d’être
porté à 62 ans et l’âge auquel il est possible de prendre sa retraite
sans décote 67 ans, le nombre d’annuités de cotisation pour atteindre le
taux plein étant passé à 41,5.
Ceux qui ont commencé à travailler
tôt peuvent à nouveau depuis 2012 partir à la retraite à 60 ans à
condition de justifier de ces annuités.
Les financements sont inférieurs aux
besoins, l’espérance de vie augmente et la proportion importante de bas
salaires ne permet pas un financement par la seule augmentation des
cotisations. Pour autant, nous ne devons pas nous laisser imposer la
logique selon laquelle « on vit plus longtemps, on doit donc travailler plus longtemps ». Nous devons notamment rappeler les inégalités sociales flagrantes en matière d’espérance de vie en bonne santé.
Nous ne
devons pas faire dépendre le contenu de la protection sociale de l’état
actuel des finances, mais partir d’objectifs politiques pour trouver les
financements. L’allongement de la durée de cotisation ou le recul de l’âge légal de départ sont à exclure car
ils entraîneraient une baisse du montant des prestations des retraités.
Ces choix seraient injustes et les plus précaires en seraient les
premières victimes. L’allongement de la durée de cotisation est
également une erreur économique car il maintient les travailleurs plus
longtemps sur le marché de l’emploi et donc de facto, au vu du faible taux d’activité au-delà de 55 ans, reporte le problème sur l’assurance chômage.
Cette solution avait été privilégiée par
la droite en 2010, entraînant une mobilisation d’ampleur. Inefficace
pour régler le problème de fond du financement des retraites, elle a
précarisé davantage les salariés. Les socialistes avaient alors
largement rejeté les principes de cette réforme et le choix de faire de
la durée de cotisation la principale variable sur laquelle agir.
Une réforme de gauche doit inscrire dans
la réalité l’ambition de justice sociale portée par notre camp. Pour la
première fois en 2010, l’espérance de vie en bonne santé a baissé en
France. Maintenir l’âge légal de départ et revenir à une durée de
cotisation plus juste, c’est améliorer la vie des futures retraités tout
en permettant aux jeunes de s’insérer professionnellement. La
justice sociale, c’est la retraite à 60 ans, à taux plein. La durée de
cotisation ne peut plus se calculer comme auparavant, les périodes
d’études, de formation ou d’inactivité devant être prises en compte.
S’inscrire dans la réalité c’est
augmenter raisonnablement les cotisations sociales. L’augmentation des
salaires que nous défendons en parallèle modèrerait les effets de cette
hausse. Être pragmatique c’est aussi élargir les financements, en
imposant l’héritage des moyens de productions. C’est en explorant ces
alternatives sans pénaliser les retraités ni les travailleurs que la
gauche sera fidèle à sa mission historique. Et il est bien dans notre
rôle de penser le financement des retraites de notre génération, dont
nous porterons la responsabilité politique. Nous devons, avec nos partenaires de gauche, construire un projet audacieux et pérenne.
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