lundi 21 octobre 2013

Réforme des retraites : Mardi 22 octobre à 12h00 : Place aux jeunes !

 En prétendant réformer pour garantir l’avenir des retraites, le gouvernement s’attaque à la jeunesse.
L’allongement de la durée de cotisation, mesure phare du projet de loi, aura pour les jeunes les mêmes effets pervers que ceux induits par les mesures identiques imposées par la droite en 2003 et 2010 :
  • report de l’âge d’entrée dans la vie active, 
  • report de la signature du premier CDI, maintien dans la précarité et au final, retraites diminuées en raison des décotes qui accompagnent toujours les mesures d’allongement de la durée de cotisation. 
A l’opposé de cette logique, les sénatrices et sénateurs du groupe CRC refusent de faire payer aux jeunes le prix d’une réforme injuste et inefficace économiquement, alors que les revenus financiers ne sont toujours pas soumis à cotisations sociales.
Garantir le droit pour toutes et tous à la retraite à 60 ans nécessite de mobiliser 50 milliards d’euros.
Dans le même temps, les cadeaux fiscaux en tout genre accordés aux employeurs coûtent annuellement 170 milliards d’euros et l’évasion fiscale prive la France de 50 milliards de recettes pourtant nécessaires.
De l’argent pour donner la priorité à la jeunesse, il y en a ! 
A cette fin, les membres du groupe CRC organisent mardi 22 octobre 2013 à partir de 12h00 (place de la Sorbonne), une conférence de presse, en présence d’organisations de jeunesse signataires du collectif «la retraite une affaire de jeunes », pour mettre en débat ses propositions et celles portées par le collectif «la retraite une affaire de jeunes » qui méritent d’être entendues et discutées dans l’hémicycle.
 Paris, le 21 octobre 2013

lundi 14 octobre 2013

Retraite : quel âge de départ pour vous ? calculateur officiel

http://www.nationspresse.info/wp-content/uploads/2012/10/retraite-france.jpg

Retraite: quel âge de départ pour vous ? 

Calculateur-retraite-212fe.png

Calculateur officiel sur le site du ministère

Le ministère met en ligne une application pour calculer son âge de départ à la retraite 
 http://www.social-sante.gouv.fr/evenements-colloques,2396/retraites,2444/technique,2449/retraite-a-quel-age-pour-moi,16120.html
 

Attention aux mauvaises interprétations !



Le calculateur officiel cherche à répondre à deux questions qui donnent évidemment (!!!) deux réponses différentes !



  1. A quel âge puis-je prendre ma retraite ? 
  2. A quel âge puis-je bénéficier d’une retraite à taux plein (Attention: taux plein ne veut pas dire retraite complète)

Attention, si le résultat de la 1ère question est différent de celui de la deuxième question, ce sera catastrophique pour le niveau de votre retraite, à cause de la décote:

  • Pénalite de - 1,25% par trimestre manquant;
  • Pénalité de - 5% par année manquante;
  • jusqu'à une pénalité de - 25% aux maximum (= pour 5 années manquantes)   

Question que le calculateur ne pose pas (et donc n'y répond pas) => la retraite complète !

La Décote (ou Pénalité), c'est important ! 

Osons le dire: c'est du vol !



Si vous ne réunissez pas tous vos trimestres de retraite de base au moment de votre demande de liquidation de retraite et si vous n’avez pas l'âge du taux plein, un abattement ou décote ou pénalités’applique au prorata des trimestres manquants.


Si votre retraite de base a été établie avec abattement (rappel: -1,25% par trimestre manquant, -5% par années manquantes, 25% maximum = 5 années). Ce même abattement sera aussi appliqué à votre retraite complémentaire.


La décote tombe à zéro dans tous les cas si vous partez en retraite à 67 ans

Pour ne pas avoir de décote (ou pénalité) il faut avoir (il faudrait) :

  • => 164 trimestres pour les assurés nés en 1952, soit 41 ans.

  • => 165 trimestres pour les assurés nés en 1953 et 1954, soit 41 ans et 1 trimestre.

  • => 166 trimestres pour les assurés nés en 1955 et 1956, soit 41 ans et 2 trimestres.

  • => 167 trimestres (projet de loi Ayraut) pour les assurés nés en 1958,  1959,  et 1960, soit 41 ans et 3 trimestres, 

  • => 168 trimestres  (projet de loi Ayraut) pour les assurés nés en 1961 et 1962, soit 42 ans,

  • => 169 trimestres (projet de loi Ayraut) pour les assurés nés en 1964, 1965, et 1966, soit 42 ans et 1 trimestre,

  • => 170 trimestres (projet de loi Ayraut) pour les assurés nés en 1967, 1968, et 1969, soit 42 ans et 2 trimestres,

  • => 171 trimestres (projet de loi Ayraut) pour les assurés nés en 1970, 1971, et 1972, soit 42 ans et 3 trimestres,

  • => 172 trimestres (projet de loi Ayraut) pour les assurés nés à partir de 1973, soit 43 ans,

C'est là que l'on voit que la "réforme" des retraites est faite pour baisser le niveau des retraites !

Alors le 15 octobre, donnons une grande force aux différentes manifestations. A Grenoble, rendez-vous à 10H, Place de Verdun; à Roussillon à 10H, Place de la République. 

vendredi 11 octobre 2013

Retraites des femmes : la fable du gouvernement

Par Fondation Copernic
« Pour la première fois, une réforme des retraites met l'égalité femmes-hommes au cœur de ses objectifs » : c'est ainsi que le gouvernement et le ministère des droits des femmes présentent la réforme.
À ce niveau de contre-vérité, on n'est plus dans le registre du « marketing politique » mais dans celui de la fable !
Non seulement les quelques mesures prévues pour les femmes sont très marginales, mais le nouvel allongement de durée de cotisation continuera de les pénaliser plus durement. Rappelons en effet que les femmes ont des carrières en moyenne plus courtes que les hommes, en lien avec la prise en charge des enfants.
Parmi les personnes parties en retraite en 2008, elles ont validé 149 trimestres (37,25 ans) et les hommes, 160 (40 ans).
Allonger la durée de cotisation est plus pénalisant pour les personnes aux carrières plus courtes qui devront retarder davantage leur départ en retraite et/ou subir une baisse plus importante de la pension. Personne ne nie cette évidence.
Même la Commission européenne, dans un rapport publié en mai sur les inégalités de pension entre les sexes en Europe, attire l'attention sur le fait que tout allongement de la durée de cotisation a « un effet disproportionné sur les femmes » et entraîne une réduction de leur pension.
Le gouvernement a visiblement décidé d'ignorer cette réalité et inscrit sa réforme dans la logique des précédentes en augmentant encore cette durée !
Le niveau des inégalités est pourtant important, avec en 2010 un écart de 39 % entre les pensions des femmes et des hommes, selon ce même rapport.
Seuls 5 pays européens sur les 29 étudiés ont un écart supérieur à celui de la France.
Et l'évolution ne va pas dans le bon sens puisque cet écart a augmenté de 10 % entre 2005 et 2010, les effets des réformes passées continuant de se faire sentir.
Face à cette situation, les mesures annoncées pour les femmes sont tout à fait insuffisantes et bénéficieront à peu d'entre elles.
Concernant la majoration de pension de 10 % attribuée aux parents de trois enfants qui, étant proportionnelle à la pension, bénéficie essentiellement aux hommes alors que ce sont les femmes qui sont pénalisées dans leur carrière : sa refonte annoncée depuis plusieurs mois est renvoyée au-delà de 2020.
Le seul changement qui s'applique dès l'an prochain, c'est qu'elle devient imposable.
Concrètement, les retraitées mères de trois enfants (les pères aussi) verront leur revenu baisser dès 2014.
Drôle de bénéfice pour ces femmes ! Une autre mesure, certes bienvenue, prévoit la meilleure validation de trimestres pour les personnes à temps partiels courts : mais elle ne bénéficiera au mieux qu'aux 2,6 % de salarié-es qui travaillent moins de 15 heures hebdomadaires. Alors que pour les personnes à temps partiel (33 % des femmes qui travaillent et 12 % des hommes) dont la pension ne suffit pas pour vivre – car salaire partiel = pension partielle –, rien n'est prévu à ce sujet ! Le fait que ces mesures sont marginales est confirmé par le chiffrage officiel de la réforme : le coût cumulé des mesures en faveur des femmes, des jeunes, des petites pensions et des carrières heurtées reste nul jusqu'en 2030 ! On aimerait croire à cette belle fable sur des mesures qui vont améliorer la pension de toutes ces populations tout en ne coûtant rien... Améliorer la retraite pour les femmes et les jeunes est possible. Cela implique déjà de cesser d'augmenter la durée de cotisation et de revenir vers une durée réalisable par tout le monde. Les 43 années bientôt exigées seront en effet très difficiles à atteindre, et pas seulement par les femmes. Les jeunes générations trouvent un emploi stable de plus en plus tard, les entreprises se débarrassent souvent de leurs salarié-es à partir de la cinquantaine, la moitié des salarié-es se trouvent déjà hors emploi au moment de liquider leur retraite. Tout allongement de la durée de cotisation aboutit à une baisse des pensions. On nous répète à satiété que la hausse de l'espérance de vie impose qu'on travaille plus longtemps. Mais l'histoire le dément. L'espérance de vie augmente depuis longtemps, et depuis le début du 20ème siècle, cela n'a pas empêché que le temps de vie individuel passé au travail ait régulièrement diminué.
Cette évolution, élément central du progrès, a été permise par le partage des richesses produites. Mais en 1993, la réforme Balladur en allongeant la durée de cotisation a initié une inversion de la courbe historique du progrès.
Aujourd'hui, ce serait de la responsabilité d'un gouvernement se réclamant de la gauche de renouer avec cette courbe.
Une autre raison plaide dans ce sens. Si l'on est d'accord sur le modèle d'égalité souhaitable, celui où les pères s'investissent plus dans l'éducation des enfants et non celui où les mères y renoncent, alors c'est la durée de carrière plus courte des femmes qui doit servir de référence pour ouvrir le droit à une pension à taux plein.
Agir pour l'égalité signifierait donc, non pas aller vers 43 ans, mais à l'opposé diminuer la durée aujourd'hui requise. C'est possible.
Les solutions existent pour financer des retraites de qualité. Pour cela, il faudrait en particulier se préoccuper, en plus de l'égalité des salaires, de celle des taux d'activité.
En plus d'être une exigence politique, cela permettrait à la fois d'améliorer la situation des femmes et d'augmenter très fortement les recettes des caisses de retraite.
Aujourd'hui, le taux d'activité des femmes est inférieur de 10 points à celui des hommes (84,2 % contre 94,8 % entre 25 et 49 ans).
La France ne se classe qu'au 14ème rang européen et il y a de larges marges de progrès. Pour donner un ordre de grandeur, si en 2011 le taux d'activité des femmes avait été égal à celui des hommes, près de 9 milliards d'euros de cotisations supplémentaires seraient entrés dans les caisses ; ils auraient permis de combler une bonne part du déficit (14 milliards en 2011).
L'égalité salariale produirait des recettes supplémentaires du même ordre. L'ampleur des gains potentiels à attendre de l'égalité entre les sexes devrait suffire à mettre vraiment cet objectif au cœur de la réforme.
Il est temps de s'y atteler dès maintenant !
Esther Jeffers, Économistes atterré-e-s, Huayra Llanque, Attac, Christiane Marty, Fondation Copernic
Ce texte a initialement été publié par Le Monde.fr le 8 octobre 2013 sous le titre « L'égalité au cœur de la réforme : la fable qui ne coûte rien ».

jeudi 10 octobre 2013

Retraites: "on n’abandonnera pas le combat !"

La CGT, Solidaires, FO, la FSU et le collectif « la retraite, une affaire de jeunes », s’étaient donnés rendez-vous ce jeudi midi devant le ministère du Travail. Un rassemblement pour réaffirmer leur détermination à combattre ce texte injuste avant la journée du 15, et pour porter le débat sur le coût du capital.
A quelques centaines de mètres de l’Assemblée, c’est devant le ministère du Travail que les syndicats opposés à cette nouvelle réforme des retraies se sont réunis. Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées ce jeudi midi, malgré l’absence d’appel à la grève. L’important était de porter au plus près des débats parlementaires le message que le combat continue et que les syndicats ne baisseront pas les bras.
Le collectif la Retraite, une affaire de jeunes, avait justement fait un crochet par l’Assemblée Nationale avant de rejoindre les syndicats, dans le but de porter aux députés des propositions d’amendements. « L’allongement de la durée de cotisation est une double peine pour les jeunes explique Juliane. Notre génération doit cotiser 4 ans de plus et connait deux fois plus le chômage. On a demandé aux députés de prendre en compte les années d’études et d’insertion professionnelle dans le calcul. Parce que 60 % des jeunes aujourd’hui commencent par le chômage. »

«Un indispensable affrontement social contre l’austérité »
Les syndicats, la CGT et Solidaires en tête, avaient à cœur d’organiser un débat sur le coût du capital. Combattre la fatalité, rappeler que de l’argent, il y en a et pointer où il se trouve : «dans la poche des actionnaires, dans les paradis fiscaux, rappelle Pascal Diaz de Solidaires. La fraude fiscale, c’est 80 milliards d’euros par ans. » Pascal Joly, secrétaire de l’union régionale Île de France CGT, rappelle que si on s’attaquait frontalement à l’inégalité des salaires entre homme et femmes, cela rapporterait 10 milliards d’euros par ans en cotisation sociale supplémentaire.
Gabriel Gaudy Secrétaire général de l’Union départementale de Paris de Force Ouvrière rappelle de son côté que les attaques contre les retraites ne sont pas que du fait du gouvernement. C’est l’adhésion du gouvernement au traité européen et à l’austérité. « En Grèce et en Espagne, les gens crèvent de manque de soin et d’absence de retraites. En France déjà, l’espérance de vie en bonne santé recul ! ».
Toutes les formations syndicales et le collectif « retraite, une affaire de jeunes », ont appellent à une forte mobilisation mardi 15 prochain, mais aussi après, à poursuivre le mouvement dans l’unité.
Dans l’Isère, manifestation ce mardi 15 octobre à 10H de la Place de Verdun à la Mairie de Grenoble
Le député-maire Destot ne veut pas voir la manif arriver devant sa mairie !
La peur est en train de changer de camp !  M. Destot envoie un signal provocateur à une manifestation autorisée par la préfecture !  Donnons-lui massivement la réponse qu’il mérite : soyons bien plus nombreux encore que le 10 septembre pour dire que cette réforme des retraites est une nouvelle régression sociale et qu’elle ne doit pas être votée par des parlementaires qui, avec nous en manif, promettaient le retour à la retraite à 60 ans en 2010.

lundi 7 octobre 2013

Manifestations du mardi 15 octobre 2013 dans l'Isère

Ensemble contre les régressions sociales mardi 15 octobre 

 Malgré les manifestations du 10 septembre, le gouvernement maintient le cap de sa contre-réforme des retraites !
En dépit de quelques mesures symboliques, ce projet gouvernemental s’inscrit dans la continuité des contre-réformes précédentes. Il les aggrave même !
 La volonté d’allonger une nouvelle fois la durée de cotisation (43 ans pour les salariés nés à partir de 1973) va accentuer de 5 à 10% l’appauvrissement des futurs retraités (notamment les femmes).
Ce projet condamne les jeunes à la plus forte peine.
Il organise le transfert des cotisations de la branche « famille » vers la CSG.
Ce cadeau supplémentaire fait au patronat serait supporté quasi exclusivement par les ménages. Même la question de la pénibilité est mal traitée.
Ce projet est injuste. Il n’est pas équilibré. Il tourne le dos au progrès.
La copie du gouvernement répond aux injonctions du patronat, de la finance et de l’Union Européenne. C’est encore les politiques d’austérité imposées aux peuples au nom des doctrines de profit (des actionnaires en particulier).
La pensée obsessionnelle du « coût du travail », des « déficits publics » fait oublier le coût du capital par lequel arrivent toutes les souffrances populaires.
Une autre réforme des retraites est possible. Elle est même nécessaire. Elle suppose un autre partage des richesses.
La retraite à 60 ans, avec un taux de remplacement de 75% du salaire de référence, c’est possible !
 Les départs anticipés pour travaux pénibles, sur la base d’un trimestre anticipé - mais également porté au compte pour la durée cotisée - par année d’exercice d’un métier pénible, sur les critères qui avaient été convenus en 2008 par syndicats et patronat, constituent une exigence de la Cgt qui va bien au-delà du projet gouvernemental.
Le financement des retraites nécessite des alternatives apportant de nouvelles ressources. Mais garantir nos régimes de retraites par répartition passe également par l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et la création d’emplois.
La « pause et la modération » salariale affaiblissent toute la protection sociale !
Il est urgent d’augmenter les salaires, du privé comme du public. La démographie et l’espérance de vie ne sont pas des boulets. Aujourd’hui c’est le chômage - devenu structurel - qui plombe tout. Sans le chômage il n’y aurait pas de déficit. La réduction du temps de travail doit à nouveau être portée sur l’agenda social.  
Tous en grève et en manif mardi 15 octobre :

- 10h place de Verdun à Grenoble (avec CGT, FSU et Solidaires) 
-  Roussillon 10h place de la République.