mercredi 4 septembre 2013

Non aux régressions pour les retraites, manifestons le 10 septembre

Manifestation contre la réforme des retraites à Grenoble le 10-10-2010
Après deux jours de discussion avec les syndicats et les organisations d’employeurs, le Premier ministre a dévoilé une partie de son projet pour les retraites.
Celui-là même qui, à la tribune de l’Assemblée nationale déclarait le 14 septembre 2010 que : « la retraite à 60 ans c’est le bouclier fiscal des ouvriers. Il faudra reprendre cette réforme en 2012 », vient une fois de plus de se déjuger. Non seulement il entérine toutes les contre-réformes régressives des gouvernements de droite, mais il les prolonge et les amplifie.
Ces propositions sont présentées comme un moindre mal, comparé à ce qui était distillé par des fuites organisées vers les médias, durant une bonne partie de l’été. En vérité, elles vont amputer encore le pouvoir d’achat des actifs et des retraités qui vont subir une augmentation de leurs cotisations, alors que les entreprises auront en échange une exonération de leur participation à la branche famille de la protection sociale, soit un nouveau cadeau de 35 milliards d’euros. Qui paiera alors ? Vraisemblablement ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre, sous forme de hausse de TVA ou d’une augmentation de la contribution sociale généralisée à venir.
C’est tout le sens de l’annonce du Premier ministre, affirmant que son gouvernement engagera une réforme « pour que le financement de la protection sociale pèse moins sur le coût du travail ». Par contre, il ne dit jamais rien du coût… du capital, constitué d’intérêts financiers versés aux banques et aux financiers et des dividendes versés aux actionnaires avides d’argent. Celui-ci représente plus de 300 milliards d’euros. Voilà bien la question : pourquoi les travailleurs et les retraités sont-ils toujours ponctionnés, alors que les revenus financiers du capital ne contribuent en rien à la solidarité sociale ?
Mais voici que ce gouvernement procède à une vilaine manipulation contre les retraités les plus modestes, qui seront bien touchés par cette contre-réforme, ainsi que les bénéficiaires du minimum vieillesse.
D’ une part, une partie d’entre eux paieront des impôts sur ce que l’on appelle les bonus de pension pour les parents de trois enfants et plus. Cela représente une ponction de 1,3 milliard d’euros. D’ autre part avec la mesure qui consiste à reculer à nouveau la date de revalorisation des pensions. M. Fillon l’avait reculé du 1er janvier au 1er avril et M. Ayrault la repousse encore de six mois, soit au 1er octobre. Les retraités vont donc subir six mois supplémentaires sans bénéficier de la revalorisation qu’ils auraient eue sans la réforme. Un couple de retraités touchant seulement 1200 euros par mois perdra ainsi 144 euros. Ceci se reproduira chaque année. Celles et ceux qui n’ont que le minimum vieillesse, soit seulement 800 euros mensuels, qui n’ont pas été revalorisés cette année au-delà de l’inflation, subiront aussi une perte. C’est inadmissible !
Il faut en finir avec cette fuite en avant incessante dans la dégradation des conditions de vie du plus grand nombre alors qu’on nous annonce que les quarante plus grandes entreprises cotées en bourse voient leurs profits « ré-augmentés ». Le gouvernement doit cesser de servir le capital et se mettre enfin au service du monde du travail et des retraités, au nom même des idéaux de la gauche et du progrès social.
C’est la première fois de son histoire qu’un recul de l’accès à la retraite serait provoqué au nom de la gauche. D’autre choix existent. Ils portent sur un enjeu fondamental : celui d’une autre répartition des richesses.
Le mouvement syndical et social, les forces progressistes sont prêts à se lever aux côtés du gouvernement pour récupérer tout de suite les 80 milliards d’euros d’évasion fiscale ; reconsidérer les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises ; l’égalité salariale homme-femme, ce qui rapporterait 10 milliards d’euros aux comptes sociaux pour créer une contribution sociale sur les revenus financiers, pour un apport de 20 à 30 milliards d’euros par an. Voilà de quoi financer une politique sociale nouvelle, attendue par les salariés, les jeunes, les retraités. L’amélioration des salaires et la création d’emplois seraient également source de recettes nouvelles.
Il faut choisir : la finance ou les retraites. Nous choisissons les retraites pour la justice et l’efficacité économique. C’est le sens des manifestations unitaires du 10 septembre. Soyons-y nombreux.

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