lundi 16 septembre 2013

Retraite, une autre réforme est possible (vidéo)

Sur le site de l'Humanité, ce compte-rendu d'un débat à l'Agora Samedi après-midi, « Pour une autre réforme des retraites » a fait le plein.
Syndicalistes, experts et personnalités politiques ont discuté de l’avenir de la mobilisation autour de la défense d’un projet alternatif. «Comment peut-on présenter l’augmentation de la durée de cotisation comme une mesure juste, alors qu’il s’agit d’une décision profondément antisociale ? » interpelle Éric Beynel, du syndicat Solidaires, pour engager le débat qui se tenait à l’agora sur le thème « Pour une autre réforme des retraites ».
Plusieurs centaines de personnes, d’horizons politiques divers et de tout âge, se sont pressées, bravant la pluie, à cette rencontre, un des temps forts de la Fête de l’Humanité.
Efforts partagés Le syndicaliste s’est attaché à déconstruire l’argument selon lequel l’espérance de vie augmentant, le temps passé au travail devrait être allongé : « Ce n’est plus vrai, l’espérance de vie a tendance à baisser pour les femmes et stagne pour les hommes », corrige-t-il.
Elle « n’augmente pas de la même manière chez tous les salariés », abonde Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU. Si elle considère que le pire a été évité dans la fonction publique, elle déplore que la possibilité d’un « vrai débat sur le travail » ait été oubliée. Elle note en outre que « l’allongement de la durée de cotisation revient à baisser les niveaux de pension », alors que « nos salaires, eux, n’augmentent pas ». « On nous parle d’efforts partagés, mais les entreprises en sont exonérées », dénonce-t-elle, pour mettre en avant l’absence de signes réels de progrès social dans la réforme qui sera discutée dans quelques jours au Parlement et se démarque peu des lois « Balladur et Fillon ». Vidéo l'Humanité.fr: extraits du débat
 « C’est osé de la part du gouvernement, qui vient d’annoncer la compensation intégrale des cotisations famille payées par les entreprises, de parler de partage des efforts. Il faut sortir d’une rengaine libérale qui dispense d’un débat sur le coût, exorbitant lui, du capital. Les dividendes ne cessent d’augmenter au détriment de l’investissement, de la recherche, de l’emploi », renchérit Christiane Marty, membre du conseil scientifique d’Attac et de la Fondation Copernic.
Fraude fiscale 
 Éric Aubin, responsable de la question des retraites à la CGT, remet en cause le « catastrophisme idéologique asséné par le gouvernement » pour tenter de légitimer sa réforme dans la population. « Le rapport Moreau indique qu’il faut trouver 7 milliards d’ici à 2020 ; il s’en sert pour imposer des mesures régressives. Mais cela n’a rien d’insurmontable ! » s’indigne-t-il. Et de souligner : « Rien que l’égalité salariale entre hommes et femmes permettrait d’augmenter les ressources du système de 10 milliards d’euros à l’horizon 2020.
À court terme, la création d’emplois à Bercy pour aller chercher les 80 milliards de la fraude fiscale ou les 30 milliards d’aides publiques sans conditions offertes chaque année aux entreprises permettrait de sauver le système. » « La question qui se pose est l’humain ou la finance d’abord ?
La question d’un nouveau type de croissance et d’organisation des entreprises est éludée.
Alors que l’emploi, les salaires et la formation sont les clés de la survie de notre système de retraite », résume Catherine Mills, maître de conférences en sciences économiques. « Dans ce pays, ce n’est pas le travail qui compte, c’est le capital », insiste Éric Coquerel, coprésident du Parti de gauche, qui considère qu’« une majorité alternative est prête ». « Rien ne sera possible sans la création d’un large rapport de forces pour se réapproprier un combat historique », appuie Emmanuel Maurel, porte-parole de la gauche du PS. « La précipitation dans laquelle s’est engagée la concertation nous a privés d’un moment démocratique important », regrette Isabelle de Almeida pour le PCF.
Cette « tromperie » a, selon elle, résonné dans la manifestation du 10 septembre. À la tribune comme dans la salle, l’heure est à la poursuite de la mobilisation, donc, et au renforcement d’un front uni. Dans le public, une jeune militante socialiste prend le micro. Émue, elle lâche : « Cela fait cinq ans que je travaille, cela fait cinq ans que j’enchaîne les CDD. Ce que j’attends, c’est un nouveau calendrier. Quand est-ce qu’on retourne dans la rue ? »
L'interpellation de Jacqueline Fraysse à l'Assemblée Nationale le 11 septembre 2013:

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